Face à la crise démocratique, sortir du déni

La promulgation de la loi portant réforme des retraites le 14 avril a entériné la stratégie de déni démocratique assumée par le gouvernement.

Les différents instruments déployés pour “tenir en laisse” le Parlement et faire adopter cette loi ont certes été jugés légaux par le Conseil constitutionnel. Mais comment un gouvernement élu grâce à la mobilisation d’un front républicain et disposant d’une majorité relative a pu passer outre une mobilisation populaire sans précédent quitte à aggraver la crise démocratique à l’œuvre dans notre pays ?

Car le malaise démocratique est profond. Ses symptômes sont nombreux : défiance vis-à-vis des responsables politiques, sentiment de ne pas être représenté ni écouté par ses élus nationaux et locaux, abstention croissante, etc.

Parler de crise de régime ne semble plus tabou. C’est bien la légitimité même du président qui est en cause et qui ne peut plus simplement se déduire d’un résultat électoral. D’autant plus dans un contexte d’abstention massive. Emmanuel Macron est ainsi le président le plus mal élu depuis George Pompidou en 1969 si on prend en compte les votes blancs et nuls.

« Il est temps de “démultiplier la démocratie” ! »

Dans ce contexte, l’heure ne peut plus être au déni. Outre le retrait indispensable de la réforme des retraites, une révision constitutionnelle doit pouvoir être menée à son terme afin de faciliter l’organisation de référendums d’initiative partagée, systématiser le recours aux conventions citoyennes et créer des assemblées locales de citoyens qui seraient consultées sur l’ensemble des réformes nationales.

L’échelle municipale est également critique alors que Vitry a connu le taux d’abstention le plus important pour les villes de plus de 100 000 habitants lors des municipales de 2020. Les consultations locales doivent s’intensifier en prenant exemple sur la récente consultation des habitants afin de sélectionner le nom donné à la nouvelle place devant la médiathèque.

Il est temps de “démultiplier la démocratie” pour reprendre les mots de Bernard Manin !