“Nos crèches brûlent, et le président de la République regarde ailleurs”. C’est par ces mots révélateurs qu’un collectif, réunissant des acteurs de la petite enfance, a souhaité alerter le président dans une tribune parue dans le journal Le Monde en mai dernier.
Et pour cause, les auteurs pointent la principale cause des difficultés du secteur de la petite enfance : “la crise de la main d’œuvre”. La pénurie de professionnels touche en effet l’ensemble du territoire national et emporte avec elle des conséquences désastreuses : congés maladies et absences non remplacées, réduction des horaires d’ouverture, fragilisation des parents dans leur activité professionnelle.
« Le Gouvernement joue les pompiers pyromanes »
Face à ces difficultés, le gouvernement et certaines collectivités se trompent de recette et amplifient par leurs actions la crise actuelle.
Car oui, le gouvernement joue les pompiers pyromanes par la dérégulation des professions du secteur, par la réduction du temps de formation ou encore en ouvrant ces métiers à des profils non qualifiés.
Le département du Val-de-Marne déploie également une politique à contre-courant de l’Histoire par sa décision de fermeture de l’école d’auxiliaire de puériculture de Chérioux réduisant ainsi l’offre de formation sur notre territoire.
Dès lors, il est temps d’engager un choc d’attractivité à la mesure des enjeux du secteur et afin de prévenir les cas de maltraitance récemment mis en lumière par un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales. Ce choc d’attractivité doit combiner augmentation des salaires et des places de formation, accroissement des taux d’encadrement et mise en place d’un plan de prévention pour faire face à l’usure professionnelle.
Ces mesures ont un coût bien sûr mais celui-ci est sans rapport avec les gains associés à cet investissement en matière de lutte contre les inégalités de destin et pour l’égalité femmes-hommes.