Le début de l’année est aussi une période de changement. Depuis le 1er janvier 2024, France Travail sonne le glas de Pôle emploi. Avec la mise en œuvre de France Travail, les sources d’inquiétudes et les incertitudes sont nombreuses. L’adoption par l’Assemblée nationale le 10 octobre 2023 de la loi dit « Plein Emploi », est un véritable séisme pour les travailleuses, les travailleurs, les sans-emploi et pour l’ensemble des agent.es du service public de l’Emploi.
France Travail n’est pas que la fin de Pôle emploi, c’est surtout celle du service public de l’Emploi, puisqu’il est impossible que France Travail assure seul ces nouvelles activités. La sous-traitance, le recours aux opérateurs privés de placement (prestataires) devient la norme. Atteindre le plein emploi à n’importe quel prix conduit à réduire la durée d’indemnisation de l’assurance chômage avec un risque social énorme : la fragilisation des moins formés, des jeunes et des séniors. Par ailleurs on a tendance à oublier que les allocations versées sont les cotisations des salariés, chacun y contribue. Les indemnités versées ne sont pas une aumône mais une assurance comme son nom l’indique, qui est versée lorsque l’on est privé d’emploi et que l’on remplit les conditions pour l’ouverture de ces droits. Mettre ce droit sous condition sous couvert d’assistanat est un recul majeur à un moment où la précarité et la misère ne cessent d’augmenter. Aujourd’hui, c’est contrôler et sanctionner plutôt qu’accompagner.
Par cette réorganisation de façade, Macron accentue la privation du service de l’Emploi et des services publics dans leur ensemble et continue une mise en tension des salariés qui perdent au nom d’un pseudo emploi pérenne, leur pouvoir de décider et de choisir. Ce qui revient simplement à nier le libre arbitre de tout travailleur.
Les changements au sommet de l’Etat ces derniers jours n’augurent pas de lendemains meilleurs.